Interview Bilan de compétences : Florine POUX-BERTHE
Assistante commerciale dans le secteur de la communication depuis une quinzaine d’années, Florine POUX BERTHE a décidé de réaliser un bilan de compétences à 39 ans. Témoignage.
Pouvez-vous nous présenter votre parcours en quelques mots ?
Diplômée d’un Master 2 en Création multimédia, en 2005, j’ai commencé à travailler en 2006 dans le secteur de la Communication : vente d’affichages publicitaires urbain (abribus, etc.), signalétique… Cela fait 5 ans, aujourd’hui, que j’exerce le métier d’assistante commerciale dans une entreprise d’affichage grands formats et d’événementiel, à Carros (06).
Qu’est-ce qui vous a amené à faire un bilan de compétences ?
Je connais ma branche sur le bout des doigts, donc il y a forcément un sentiment de “confort”. Sauf qu’après, la réalité du métier reprend très vite le dessus : téléphone, devis, mises en production… je ne me sentais plus à ma place, il y a trop de stress. On travaille pour travailler. Se lever le matin avec la boule au ventre, ce n’est pas pour moi.
Je n’avais plus confiance en moi. Je ne savais plus ce que je voulais faire. J’étais vraiment perdue. Je ne me connaissais plus. On se pose beaucoup de questions : “Je dois partir, j’ai besoin d’aide, mais je ne sais pas où, je ne sais pas quoi.”
J’avais le sentiment de ne pas exploiter l’ensemble de mes capacités et de mes compétences. Quand on n’a plus de passion, plus d’intérêt, plus envie d’aller travailler, et que cela devient mécanique, c’est compliqué.
Je n’ai jamais été comme ça, donc il fallait que je fasse quelque chose. Mes congés d’été, l’an dernier, m’ont permis d’ouvrir les yeux.
Comment avez-vous découvert le bilan de compétences ?
A ce moment-là, je voulais partir, mais je ne savais plus quoi faire : je me suis dit qu’il me fallait une aide extérieure. C’est en faisant des recherches sur Internet que j’ai découvert ce qu’était le bilan de compétences. J’avais vraiment besoin d’en passer par là.
J’ai appelé 2 centres de bilans de compétences à Nice. PERSPECTIVE m’a donné la possibilité de l’effectuer le samedi : cela m’arrangeait. Et le feeling avec ma conseillère est tout de suite passé. Donc je n’ai pas hésité.
Comment s’est déroulé votre bilan de compétences ?
Au moment d’aborder mon bilan, au mois de décembre, je n’avais pas d’idée de métier en tant que tel. Les deux premiers rendez-vous m’ont littéralement bluffée. Dès le début, les tests de personnalité ont révélé que j’avais un profil “sanitaire”.
Il faut savoir que j’avais déjà passé le concours d’infirmière, à 2 reprises, il y a plus de 5 ans, parce qu’à l’époque déjà, mon quotidien professionnel ne me correspondait plus. Le bilan de compétences m’a permis de me rendre compte que ce n’était peut-être pas une “lubie” à l’époque.
J’en suis aujourd’hui convaincue : je suis faite pour être infirmière. Nous sommes parties sur cette voie-là avec ma conseillère. Nous avons beaucoup discuté et beaucoup travaillé.
Qu’est-ce qui vous attire dans le milieu de la santé plus qu'ailleurs ?
Le stress que je subis aujourd’hui dans mon travail n’est pas utilisé à bon escient. En tant qu’infirmière, il y a aussi du stress… mais c’est pour des bonnes raisons, pour de vraies urgences.
Ce milieu m’attire essentiellement pour les relations humaines, la notion d’aide, mais aussi parce qu’il n’y a pas le même rapport à l’argent.
Comment avez-vous “travaillé” concrètement au cours de votre Bilan ?
Après avoir fait un certain nombre de recherches sur le quotidien d’une infirmière, avec des enquêtes métiers... j’ai été accompagnée, tout au long du mois de février, dans les démarches administratives et la constitution du dossier de candidature. Mais également dans la préparation de l’oral du concours, programmé 1 mois plus tard.
Comment s’est déroulé “l’après”-bilan de compétences ?
Quand le bilan se termine, il y a un vrai pincement au coeur. Humainement, on se dévoile quand même, donc on s’attache à sa conseillère. On a été tellement soutenu et appuyé qu’on a peur d’être un peu désemparé derrière.
On vous a beaucoup aidé pendant 8 semaines et c’est maintenant à vous de voler de vos propres ailes, et ça fait un peu peur. Le bilan m’a aussi apporté une part de confiance qui me manquait.
Dans quelle situation professionnelle êtes-vous aujourd’hui ?
J’ai eu les résultats du concours le 30 avril : il y avait 28 places, j’ai fini 7e. Résultat : je vais quitter mon entreprise actuelle au mois d’août, pour intégrer une école d’infirmière.
Quel est votre sentiment ?
Je suis très heureuse. Il me tarde d’intégrer l’école.
Je sais que le travail va être très dur, sans doute beaucoup plus que ce que je fais aujourd’hui. Trois ans d’école, ce n’est pas rien, mais c’est mûrement réfléchi ! Ce sera plus dur, mais le plaisir y sera.
Pour moi, c’était “infirmière” ou rien. Si je n'avais pas décroché le concours cette année, j'aurais retenté l'année prochaine. Mais c’est ce que je voulais faire.
Êtes-vous satisfaite de votre bilan de compétences ?
J’en suis très satisfaite, cela a été très bénéfique pour moi. Il faut dire que le feeling avec la conseillère a extrêmement joué. J’ai été accompagnée par une très bonne formatrice, qui m’a très bien aiguillée et a des connaissances très poussées dans plusieurs secteurs d’activités. C’était un vrai régal d’échanger avec elle. Elle m’a appris beaucoup de choses, autant sur moi que sur le milieu professionnel.
En quoi votre bilan vous a-t-il aidé à réussir votre concours ?
Le bilan de compétences est un atout, à plus d’un titre.
J’ai pu joindre la synthèse de mon bilan de compétences au dossier de candidature. Cela justifiait mon choix de reconversion et montrait que c’était mûrement réfléchi comme décision. Je pense que cela a joué.
En arrivant à l’oral de mon concours, je suis consciente que j’ai 39 ans, que je me reconvertis : ce n’est pas anodin. Le bilan de compétences m’a permis de gagner en sérénité. J’ai relu la synthèse de mon Bilan de compétences avant mon entretien, et cela m’a redonné confiance et remis dans le bain. Cela m’a vraiment apporté.
Recommanderiez-vous le bilan de compétences autour de vous ?
J’ai déjà commencé à le faire. Mes collègues savaient exactement sur quoi je travaillais tout au long de mon accompagnement. Je leur expliquais le déroulement, au fur et à mesure, ainsi que le résultat de chaque test. J’ai une collègue qui souhaite partir depuis un moment. Quand elle a vu le résultat de mon bilan de compétences, et ce qu'il m'a apporté, cela lui a donné des idées.
On perd très vite confiance quand on essuie des refus à des concours ou des emplois. On se décourage rapidement. Le bilan de compétences peut vraiment aider certaines personnes à ouvrir les yeux, et leur mettre un pied à l’étrier.
Où vous voyez-vous dans 3 ans ?
C’est un peu dur d’imaginer tant qu’on n’a pas essayé les différents services… Mais idéalement, pour voir plus de choses et avoir un large éventail de la profession, je préfèrerais travailler aux urgences. Ou devenir infirmière de bloc opératoire ou anesthésiste.
Pour cela, il faut 3 ans d’expérience après l’école, puis 1 an de formation.
Je vais bientôt avoir 40 ans. Mais je ne me ferme aucune porte...
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