Interview Bilan de compétences : François CAILLAUD
Aide-plagiste puis garçon de plage depuis une quizaine d'années, François Caillaud, 32 ans, a décidé de réaliser un bilan de compétences il y a quelques mois. Témoignage.
Pouvez-vous présenter votre parcours en quelques mots ?
Je suis titulaire d’un BEP et d’un bac pro paysagiste. Entre deux années d'étude, je partais régulièrement travailler à Cannes, pendant la saison estivale, où j’ai fait quelques saisons à l’hôtel Carlton, en tant qu’aide-plagiste.
Une fois diplômé, à 21 ans, je n’ai pas trouvé de travail tout de suite. J’ai enchaîné des petites expériences, en intérim, pendant plusieurs mois : mise en rayon chez Metro, rénovation de maison…
Puis la saison estivale a repris, et ce que je faisais à l’hôtel me plaisait, j’ai donc poursuivi dans cette voie.
Parallèlement, j’ai commencé à travailler à la montagne, en saison hivernale : à La Folie Douce, à Val Thorens (73), où j’étais responsable de bar intérieur, pendant plusieurs années, avec 6 personnes sous ma responsabilité.
L’été à la plage, et l’hiver à la montagne...
Tout à fait ! Et après plusieurs années au Carlton, je suis monté en responsabilité. De “aide-plagiste”, je suis devenu “garçon de plage”. Et même “1er garçon de plage” depuis l’année dernière, ce qui est un peu l’équivalent de maître d’hôtel.
J’y suis entré à 18 ans, cela fait 15 ans que j’y travaille. Et je vais rattaquer la saison d’ici quelques semaines.
Qu’est-ce qui vous a amené à faire un bilan de compétences ?
J’en avais un peu marre de faire toujours la même chose. Un jour, un ami m’a demandé : “Pourquoi tu ne fais pas un bilan de compétences ?”. Je ne savais absolument pas de quoi il s’agissait. Je me suis renseigné et cela s’est fait très vite.
Comment s’est déroulé votre bilan de compétences ?
Mon bilan de compétences a duré 2 mois, à raison d’une séance de 2 heures par semaine. Au premier rendez-vous, on ne sait pas trop comment cela va se passer et ce que ça va donner, on appréhende un peu… Puis cela vous retourne ! Et ça fait du bien. Cela révèle votre état d’esprit aussi.
C’est compliqué quand on exerce le même métier depuis longtemps : on reste sur des acquis et on ne cherche pas plus loin. Le bilan de compétences m’a permis d’ouvrir un chemin.
Quel en a été le résultat ?
Le bilan de compétences m’a reboosté, et m’a encouragé à faire ce que j’ai envie de faire.
Ma forte dimension entrepreneuriale est ressortie. J’ai décidé de ne pas privilégier un métier précis, donc mon choix n’est pas totalement arrêté. Que ce soit en outre-mer ou dans la région… j’ai envie de créer une entreprise de restauration.
Vous semblez accorder autant d’importance au résultat de votre bilan, qu’à la qualité de la relation avec votre conseillère…
C’est tout à fait ça ! Il est parfois compliqué de parler de certaines choses. On peut, certes, en parler à un ami ou à un membre de sa famille, mais ce ne sera pas du tout la même réponse.
Cela s’est extrêmement bien passé avec ma conseillère. Quand quelqu’un est à l’écoute, ça fait du bien. On trouve, ensemble, des réponses à vos questions. On comprend le pourquoi du comment… Et ça aide !
Quel bilan dressez-vous de votre… bilan ?
Je suis très heureux de l’avoir fait, je regrette même de ne pas l’avoir fait plus tôt.
On croit ne pas avoir certaines compétences, et avec le bilan, on se rend compte qu’on les a. Cela vous aide évidemment sur le plan professionnel, mais cela vous apprend aussi beaucoup sur votre vie personnelle. J’ai fait un grand tri dans ma vie grâce à mon bilan de compétences : dorénavant, je laisse tomber les choses qui sont moins importantes.
Recommanderiez-vous le bilan de compétences autour de vous ?
Bien sûr ! Je le recommande à n’importe qui.
On n’en parle pas du tout au niveau scolaire, et c’est dommage ! A la sortie du bac, beaucoup de personnes ne savent pas ce qu’elles veulent faire.
Le bilan de compétences s’adresse à tout le monde. Il ne faut vraiment pas hésiter à se poser des questions pour trouver des réponses.
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